Pimas planche sur de nouvelles solutions
Lors de la conduite d’un véhicule roulant motorisé, par exemple d’un véhicule automobile ou d’un véhicule de chantier, des difficultés de captation de sons ambiants peuvent être observées et avoir plusieurs causes :
– Insonorisation et capitonnage des habitacles toujours plus performants ;
– Surdité du conducteur
– Intégration d’applications téléphones au sein des ordinateurs de bord (musique, GPS, etc.) générant des distractions auditives additionnelles ;
– Etc.
Ces éléments, exacerbés dans une situation de déficience auditive profonde ou sévère du conducteur, rendent difficiles voire impossible l’apprentissage de la conduite et la conduite en autonomie par la suite en toute sécurité. Aujourd’hui, plus de 430 millions de personnes souffrent à travers le monde de déficience auditive. L’OMS prévoit à l’horizon 2050 qu’une personne sur 10 dans le monde aura une perte d’audition supérieure à 35 décibels. Nous faisons face ici à une problématique majeure.
A cet effet, l’accès à la conduite professionnelle (Poids-lourds, bus et autocar, taxi…) pour personne atteinte de déficiences auditives profonde ou sévère est très limité et réglementé. Jusqu’à un nouvel arrêté ministériel de Mars 2022, la France a été un des pays les plus stricts de l’UE en interdisant simplement la conduite. L’Allemagne, la Finlande, l’Italie interdisent et ou conditionnent eux aussi l’accès à la conduite de véhicule lourds.
Il est à noter qu’alors que les métiers du transport déplorent un manque de main d’œuvre inédit, le taux de chômage parmi les sourds et malentendants est nettement supérieur à la moyenne nationale. La RATP a déclaré à plusieurs reprises ses difficultés de recrutement et prévoit une embauche de 2700 chauffeurs de bus en 2023 !
Sous l’impulsion de l’AFTRAL et de l’AGEFIPH, nous continuons de faire évoluer nos solutions et innovons dans un souci d’ouverture de la profession du transport à de nouveaux types d’handicap comme la surdité.
A la suite d’une étude qualitative menée conjointement avec nos partenaires et ce auprès d’un panel d’utilisateurs représentatif via notamment plusieurs entretiens menés en langue des signes française nous avons identifié 2 problématiques majeures :
1 – En cas de déficiences auditives, l’assimilation des instructions orales données par un passager (en l’occurrence un enseignant auto-école) est souvent impossible. La lecture labiale et la pratique de la langue des signes détournent le regard du conducteur.
2 – La déficience auditive empêche la bonne et rapide perception et géolocalisation des sons d’urgence qui peuvent représenter un danger en circulation. Certes, d’autres sens, comme la vue peuvent faire office de système de compensation mais une sur-mobilisation des ceux-ci fatigue le conducteur et génère un stress additionnel.
Fort de ce constat, l’invention PIMAS a notamment pour but de fournir un dispositif d’assistance aux conducteurs en sollicitant d’autres sens notamment la vue et le toucher en cas de nécessité uniquement. L’invention, matérialisée par un dispositif intelligent comprenant un écran afficheur tête haute, en face du conducteur aura pour objectif :
1 – Capter des sons intérieurs (par exemple une instruction orale) par un dispositif de reconnaissance vocale
2 – Capter des sons extérieurs anormalement élevés (par exemple un véhicule d’urgence) par des capteurs intelligents qui identifient la nature et la provenance des sons
3 – Traiter le signal sonore en au moins un signal visuel et/ou haptique
4 – Retranscrire et retransmettre le signal sonore via un organe de transmission visuel (écran afficheur intelligent PIMAS) et/ou haptique de façon compréhensible et ergonomique via un lexique adapté.
Véritable innovation sur le marché de l’aide à la conduite, nous mettons notre expertise d’équipementier automobile et du handicap au service d’une équipe pluridisciplinaire réunie autour d’un même objectif : la conduite pour toutes et tous en sécurité.
